Série de 10 magazines de 5 minutes, proposée par France 3 Centre-Val de Loire...
– Long de 324 km, le Canal de Berry traverse le département du Cher au cœur de la région Centre-Val de Loire. Au départ de l’étoile de Fontblisse à Bannegon où se situe le kilomètre 0, le canal se sépare en trois branches distinctes. Il relie la ville de Montluçon au sud, la ville de Marseilles-lès-Aubigny vers le canal latéral à la Loire à l’est, et relie la ville de Noyers-sur-Cher à l’ouest vers le Cher. Ce canal qui servait autrefois pour l’industrie est aujourd’hui un patrimoine naturel incontournable de la région.
– À l’origine, c’est l’Empereur Napoléon 1er qui promulgue en 1807 la loi pour la construction d’un canal latéral au Cher. Son objectif est de permettre d’acheminer jusqu’à Nantes l’artillerie destinée à la Marine fabriquée dans les fonderies de Montluçon. La ville de Bourges montre aussi un fort intérêt pour cette voie de navigation et propose, pour la dévier de quelques kilomètres du projet initial, une participation à hauteur de 500 000 pièces d’or avec le soutien financier du département.
C’est d’ailleurs sur ce canal qui depuis passe à Bourges que Thibaut, notre présentateur a rencontré le « streefisher » Christophe Bardiot et son fils Romarick. Tous deux profitent du canal pour pêcher. Ils l’initient au principe du « catch and release » plus communément appelé le no kill et explique que « C’est vraiment le plaisir de pêcher, on traque, on prend et on remet à l’eau ».
Dans sa découverte du canal de Berry, Thibaut croise quelques kilomètres plus loin, à Vierzon et à Thénioux, la route d’André Barre, qui lui propose une balade sur un bateau de plaisance et lui raconte les raisons de l’étroitesse du canal au gabarit anglais.
Il explique que pendant la Révolution Industrielle en Angleterre, le Roi Louis XVIII envoie l’ingénieur Joseph-Michel Dutens, faire une étude de réalisation pour le canal de Berry. En tenant compte des budgets amoindris de l’Etat après les guerres napoléoniennes et sur les conseils de l’ingénieur, le roi retient l’idée d’un canal étroit de 2,70 mètres. C’est d’ailleurs à ce moment-là que les écluses alors construites avec une largeur de 4 mètres et une longueur de 40 mètres de Montluçon jusqu’à Vallon-en-Sully deviennent plus étroites sur le reste du tracé.
– Construit tronçon par tronçon, le canal n’est navigable dans son entièreté qu’à partir de 1845. Le transport de marchandises s’y développe et on y voit d’abord naviguer des bateaux de la forme de Chaland de Loire. Plus tard navigueront des péniches telles que celle appelée « Cher », amarrée sur le quai du bassin à Vierzon.
Notre navigateur André Barre l’a d’ailleurs récupéré après 15 ans de recherche sur les quais d’Austerlitz après 15 ans de recherche grâce à son association ARECABE. Sur ce dernier bateau berrichon, rénové pour le tourisme et ouvert gratuitement au public, il est désormais possible de profiter d’une balade à bord.
– D’abord appelé canal du Cher car latéral à la rivière Cher, il change de nom après l’exil de Napoléon et sera renommé canal du Duc de Berry, nom de l’homme qui se charge de superviser sa construction. Assassiné en 1830, le ministre des Transports de l’époque décide de supprimer « du Duc » et de garder uniquement « Canal de Berry », qui est restée sa dénomination jusqu’à ce jour. En effet, le canal porte le nom de canal de Berry et non du Berry car il porte le nom du duc et non celui de la région.
– Avec 97 écluses, 205 ponts fixes et levis puis 5 ponts-canal sur 52 communes, le canal a vu passer dans son apogée plus d’un millier de péniches à l’année. Il a permis l’industrialisation de plusieurs bassins de la région et par conséquent son développement économique. Toutefois l’entretien, le nombre important de travaux imprévus, les pénuries d’eau et la concurrence des chemins de fer ont participé à son déclin. Son déclassement est prononcé le 3 janvier 1955 et il est cédé aux communes riveraines qui étaient libres d’en faire ce qu’elles voulaient. Parfois abandonné, parfois asséché et parfois remplacé par des voies de circulation modernes sur certains tronçons, le canal possède aujourd’hui un visage qu’André Barre aimerait retrouver navigable dans son intégralité “Partout où il y a de l’eau, il faudrait mettre des bateaux”.
– Le point zéro, point de départ des trois branches du canal, situé sur la commune de Bannegon est aujourd’hui un endroit pittoresque. Le Centre équestre de la Prée des Veaux, installé au bord du Canal fait d’ailleurs profiter ses cavaliers de ces balades inédites. Ce matin, Sophie invite Thibaut à découvrir le parcours à cheval jusqu’à la maison éclusière.
Aujourd’hui le canal se pare de berges réaménagées, possède une faune et une flore remarquable ce qui en fait un lieu privilégié pour les pêcheurs, les randonneurs, les cyclistes et amoureux de nature. C’est dans ce décor exceptionnel que Thibaut, notre présentateur a eu le privilège de rencontrer tout au long de cette série des personnes qui ont un lien particulier avec le canal comme Loïc Le Douce qui s’émerveille des reflets du canal.
Article : Valentin GARCIA