Fiche 16 : le développement de l’éducation, de la culture et du sport
| Partie 3 D) |Pendant l’Entre-deux-guerres, la ville de Bourges cherche à développer l’enseignement secondaire, en particulier l’enseignement professionnel. A l’initiative du maire Henri Laudier (voir fiche 13), ancien élève de l’Ecole Nationale Professionnelle de Vierzon, l’Ecole de la rue des Beaux-Arts de Bourges est transformée en Ecole Nationale Professionnelle de Jeunes filles (E.N.P.J.F.) le 14 octobre 1929. Installée dans les bâtiments de l’ancien petit séminaire Saint-Célestin, l’E.N.P.J.F. est la première école de ce type en France. Elle a pour but de donner une solide formation professionnelle à de jeunes filles se destinant aux métiers du commerce, de l’hôtellerie et de l’industrie (documents 105 et 106). En 1960, cette école devient le lycée technique Jacques Cœur. D’autre part, le collège municipal Emile Littré, créé en 1905, devient un lycée de jeunes filles en septembre 1921. En 1973, ce lycée devient le collège d’Etat Emile Littré.
La Ville de Bourges cherche à rendre plus accessible la culture aux enfants berruyers. Après avoir racheté les anciens ateliers de la cartoucherie Saint-Paul, la municipalité décide de les transformer pour y créer le Muséum d’Histoire Naturelle de Bourges en 1932, véritable « … laboratoire d’études mis à la disposition de toutes les Ecoles ou Collèges du Département… » (document 107). Doté de riches collections d’histoire naturelle, dont une bonne partie appartenaient à Mgr. Gabriel Foucher, le Muséum d’Histoire Naturelle de Bourges est inauguré par Henri Laudier et le Ministre de l’Education nationale M. De Monzie pendant la XIIIè Foire Exposition de Bourges le 26 juin 1932 (voir fiche 14). La municipalité crée aussi un parc zoologique l’année suivante qui connaît un grand succès populaire. Pendant la Seconde Guerre mondiale, certains animaux sont abattus de peur que ceux-ci ne s’évadent accidentellement pendant les bombardements aériens, tandis que d’autres sont évacués vers le zoo de Vincennes. Délaissé par les municipalités successives après 1945, le Muséum ferme en 1985. Depuis 1990, un bâtiment doté d’une architecture moderne accueille le nouveau Muséum de Bourges.
Dans les années 1920, l’accès à la culture de l’élite (littérature, théâtre…) est pratiquement absent de la vie de beaucoup de berruyers. Il faut attendre la décennie suivante pour apercevoir les premiers signes d’une culture de masse assez uniformisante, diffusée par la presse, la radio et surtout le cinéma. Bourges possède alors deux salles de cinéma, « le Grand palais » rue Pelvoysin et « l’Alhambra-Pathé » place de la Nation. Le 21 août 1930, le « Grand palais » abandonne définitivement les films muets et accueille un des tout premiers films parlants, « Parade d’amour » du cinéaste américain Ernest Lubitsch. Cette opérette met en scène le célèbre acteur français Maurice Chevalier ainsi que l’actrice Jeannette MacDonald (documents 108a et 108b).
En 1936, le gouvernement de Front populaire cherche à promouvoir la culture, les loisirs et le sport, afin de les rendre plus accessibles aux milieux populaires. Comme partout en France, la municipalité projette de construire une salle des fêtes à l’emplacement d’un ancien café-concert, le « Palmarium Séraucourt », à l’angle de la place Séraucourt et de l’esplanade Marceau (voir document 55). Le projet de l’architecte Marcel Pinon, d’un style très moderne pour l’époque, prévoit de construire un grand bâtiment en béton armé revêtu de briques rouges et d’enduit blanc. Celui-ci doit contenir plusieurs salles, dont une grande salle de réunions et de concerts qui peut accueillir 1500 personnes environ. L’année suivante, François-Emile Popineau est chargé de sculpter la grande frise ornant la façade de cet édifice (document 109 et 99) (voir fiche 15). La Seconde Guerre mondiale interrompt les travaux de construction de ce bâtiment qui ne sont achevés que bien plus tard. En 1963, la salle des fêtes devient la Maison de la Culture de Bourges : celle-ci est inaugurée l’année suivante par André Malraux.
Dès 1932, la Ville de Bourges projette de construire un grand complexe de 133 hectares destiné aux loisirs des berruyers et à la pratique du sport sur les vastes terrains de l’ancienne cartoucherie Saint-Paul. Celle-ci accueille déjà le Muséum d’Histoire naturelle de Bourges (document 107). Faute de moyens financiers, le projet est reporté. D’une façon générale, le sport passionne de nombreux berruyers : certaines activités sont des spectacles populaires auxquels la presse locale assure une réelle audience. Il en est ainsi du football ou du cyclisme (document 111). En septembre 1937, la population berruyère participe activement à la fête du quartier des Bigarelles et se passionne pour les épreuves sportives de gymnastique et de basket qui y sont présentées (document 110).