Fiche 17 : Bourges à la veille de la Seconde Guerre mondiale

| Partie 3 E) |



Sollicité par Henri Laudier (voir fiche 13), le président de la République Albert Lebrun est accueilli officiellement à Bourges le 18 juin 1938 afin de lui présenter les grandes réalisations de la municipalité depuis 1919 (document 112). Cette visite consacre l’apothéose du sénateur-maire qui n’oublie pas de présenter ses projets pour Bourges pour les années à venir.


Le programme de la journée est donc particulièrement fourni. Arrivé en gare de Bourges à 10 heures 45, A. Lebrun est accueilli par H. Laudier, puis par la foule des berruyers. Accompagné du Ministre de l’Education nationale Jean Zay et du Ministre du Commerce Gentin, le président de la République dépose une gerbe aux Monuments aux morts, rejoint l’Hôtel de Ville puis s’arrête un court moment devant la cathédrale, fleuron du patrimoine berruyer (voir documents 4 et 5 fiche 13).Par la suite, il inaugure la XIXè Foire Exposition (voir fiche 14), assiste à un banquet organisé en son honneur, pose la première pierre de l’Hôtel-Dieu l’après-midi (voir fiche 15), visite le palais Jacques Cœur, se rend sur la place Séraucourt, visite la S.N.C.A.C. (voir fiche 14), les Etablissements militaires, le jardin des Près-Fichaux (voir fiche 15), avant de reprendre le train pour Paris à 18 heures 45 !


Alors qu’il s’adresse aux élus locaux et aux berruyer, A. Lebrun rappelle que Bourges n’a pas échappé à son destin d’arsenal d’Etat pendant la Première Guerre mondiale (fiche 12). Face à la menace hitlérienne, il pense que la France s’est mal préparée à la guerre et demande aux berruyers d’intensifier la production de matériel militaire : « … Il n’est pas un Français, si éloigné soit-il des avenues de la politique, qui ne comprenne la gravité de l’heure, qui ne sache avec quelle activité des pays situés à nos portes accumulent les instruments de guerre… » (document 112).


Les berruyers se préparent au conflit avec une certaine résignation. Afin de faire face à d’éventuelles attaques aériennes, H. Laudier met au point le programme de défense passive de la ville de Bourges en mai 1939. Celui-ci prévoit la protection des immeubles et des monuments par des sacs de sable, la distribution de masques à gaz à la population et l’installation de batteries anti-aériennes.


L’invasion de la Pologne par les troupes allemandes le 1er septembre provoque l’entrée en guerre de la France et du Royaume-Uni. Ces deux pays alliés choisissent une stratégie défensive et ne mènent aucune véritable action militaire : c’est « la Drôle de guerre ». Bourges reçoit de nombreux travailleurs civils pour renforcer les effectifs des Etablissements militaires et de la S.N.C.A.C. ainsi que des réfugiés alsaciens et lorrains. En janvier 1940, des tirailleurs creusent des abris dans le parc de l’Ecole Nationale Professionnell e de Jeunes Filles de Bourges (document 106) – actuellement le lycée Jacques Cœur – tandis que des artistes mobilisés organisent un gala de music-hall au profit de l’Armée (documents 114 et 115). Après l’invasion de la France en mai, le nouveau président du Conseil, le maréchal Pétain, accepte de signer l’armistice le 22 juin 1940 à Rethondes. La France vaincue est occupée par les Allemands. Le 10 juillet, le sénateur Henri Laudier vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain qu’il soutient jusqu’à sa mort le 10 octobre 1943 (voir fiche 13).